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Un air de revanche souffle sur les Flandres

Elle est la dernière des classiques. La seule survivante des cinq monuments du cyclisme  après l’annulation de Paris-Roubaix. Ce dimanche, le gratin du peloton va se retrouver pour une dernière bataille sur les routes du mythique “Tour des Flandres”. Sauf que cette année, “De Ronde” aura un enjeu particulier. Entre tensions, ambitions et revanches, l’ambiance sera électrique sur les pavés flamands.

Cela fait un mois que les mêmes visages se disputent les classiques. Julian Alaphilippe, Mathieu Van Der Poel, Wout Van Aert, Marc Hirschi … Les quatre hommes, inséparables depuis les Mondiaux, apparaissent comme de grands prétendants à la victoire ce dimanche. Si Alaphilippe - champion du monde et vainqueur de la Flèche Brabançonne - et Hirschi - vainqueur de la Flèche Wallonne - ont fait le plein de confiance, ce sont les deux “Van” qui apparaissent favoris. 

 

Présents sur tous les'' finals" des classiques cette année, le belge et le néerlandais n’en ont pourtant remporté aucun. Pire encore, ils se sont toujours inclinés alors qu’ils semblaient plus forts que les autres. Mais ce Tour des Flandres 2020 est taillé pour eux car, avec la suppression du terrible Mur du Grammont, les deux sprinters auront encore plus de chance de tenir la roue de leurs concurrents. 


C’est donc la bave aux lèvres qu’ils arrivent sur cette Ronde. Encore plus quand on connaît les tensions apparues sur Gand-Wevelgem le 10 octobre. Alors que Mads Petersen partait en solo, les “Van” n’ont pas réussi à s’entendre pour le rattraper, laissant échapper toute chance de podium. Après la course, Wout Van Aert a affirmé : “Van Der Poel préférait me faire perdre plutôt que d’essayer de gagner”.

Wout Van Aert et Mathieu Van Der Poel se disputaient déjà les championnats du monde junior en 2017 


Deux hommes, trois outsiders et la meute

 

Si le duo semble se détacher dans les pronostics, rien n’est joué. Derrière, il faudra se méfier des nombreux punchers. Peut-être moins bons sprinters, ils peuvent tout faire basculer en une attaque. Parmi eux, le champion du monde Julian Alaphilippe. Impressionnant sur les routes d’Imola et de Liège, le français est dans une forme étincelante. Problème, il n’a jamais couru sur la Ronde. Ensuite, Marc Hirschi. Toujours dans les bons coups, vainqueur d’une étape et élu super combatif du Tour de France, le suisse est infatigable. Sans Julian Alaphilippe, il aurait même pu remporter Liège-Bastogne-Liège, c’est dire la forme qu’il tient en ce moment. Son seul défaut semble être son manque d’expérience dans les classiques. Au contraire, Mads Petersen a l’habitude des grands rendez-vous. L’ancien maillot arc-en-ciel a remporté dimanche dernier Gand-Wevelgem en réglant tous les favoris dans la dernière montée. S’il paraît moins saignant que ses concurrents, il est un redoutable finisseur. 

 

Dans la roue de ces cinq coureurs, il y en aura 95 autres. Soren Kragh-Andersen - double vainqueur d’étape sur la Grande Boucle et Paris-Tours -,  Alberto Bettiol - tenant du titre -, le vétéran Valverde ou encore le champion d’Europe Matteo Trentin, tous seront à surveiller. 

 

D’autant qu’avec l’annulation de Paris-Roubaix, il s’agit pour beaucoup de la dernière course de la saison. Un au-revoir au goût amer, notamment pour Romain Bardet qui disputera son dernier départ avec l’équipe AG2R La Mondiale. Dans tous les cas, c’est un grand spectacle qui attend tous les amateurs de bicyclette sur les routes flamandes ce week-end. Avec, on l’espère, une première victoire française depuis 1992 sur De Ronde. 

 

Louis Bouchard